Une décision marquante a été rendue par un tribunal américain, imposant à Genaro García Luna et à sa femme, Linda Cristina Pereyra, de verser près de 2.500 millions de dollars au gouvernement mexicain. Cette indemnisation constitue un vrai triomphe pour la Unidad de Inteligencia Financiera (UIF), qui a travaillé durant plusieurs années sur un dossier complexe lié à la corruption et aux détournements de fonds publics.
García Luna et son épouse face à la justice
La juge Lisa Walsh, lors d’une session de la cour civile de Miami, a prononcé cette lourde sanction contre l’ex-secrétaire de la sécurité publique du Mexique, accusé d’avoir construit sa fortune à travers un réseau frauduleux. La juge a statué que García Luna devait rembourser plus de 748 millions de dollars, tandis que sa femme, Cristina Pereyra, est condamnée à restituer 1.740 millions de dollars. Ces sommes sont beaucoup plus élevées que celles initialement réclamées par la UIF, qui avait demandé 250 millions de dollars pour García Luna et 580 millions de dollars pour sa complice.
Un parcours judiciaire délicat
Ce jugement a été rendu sans que les prévenus ne soient présents à l’audience. García Luna, l’ancien responsable de la sécurité publique durant le mandat de Felipe Calderón, n’a pas réagi aux notifications judiciaires. Son absence a conduit à un jugement par défaut, affaiblissant ainsi sa position face à une série de condamnations antérieures pour narcotrafic et criminalité organisée. Sa situation contraste avec celle de sa femme, qui, bien qu’ayant initialement cherché à répondre à la mise en accusation, n’a plus manifesté d’intérêt pour le processus légal depuis juillet 2023.
Les implications de la décision pour le Mexique
Pour le gouvernement mexicain, cette décision représente un tournant historique, car c’est la première fois qu’un État revendique une fortune personnelle bâtie sur le saccage des finances publiques. La UIF, sous la direction de Santiago Nieto puis de Pablo Gómez, a été déterminante pour mener à bien cette opération de recouvrement. La demande de l’État repose sur la mise en lumière de 30 contrats fictifs passés entre 2009 et 2018, attribués à García Luna, pour un montant total de 745,4 millions de dollars.
Une victoire contre la corruption
Les montants récupérés jusqu’à présent, environ 2,7 millions de dollars, ont été réinvestis dans les finances publiques. Ces fonds proviennent de biens saisis appartenant à des sociétés écrans associées à García Luna. La Secretary of Finance du Mexique a fait savoir que ces ressources ont été immédiatement allouées à la trésorerie fédérale, renforçant ainsi la stratégie anti-corruption du pays. Le jugement souligne l’importance de la prise de conscience collective face aux malversations qui ont miné la structure politique mexicaine durant des décennies.
México, el gigante que aspira a brillar
Les conséquences étendues de la corruption
Notons que le réseau de corruption ne se limite pas à García Luna et sa femme. Un grand nombre de complices ont été identifiés, y compris des hauts fonctionnaires du gouvernement qui ont facilité ces détournements. L’influence des cartels de drogue, notamment celui de Sinaloa, a aussi été mise en lumière, comme l’a démontré un procès antérieur à New York. Le gouvernement mexicain observe maintenant comment ces développements pourraient redéfinir le paysage politique et judiciaire dans les années à venir.