L’impact de la crise actuelle sur BYD, le géant chinois de l’automobile électrique, devient de plus en plus palpable au Mexique. Après avoir annoncé des plans ambitieux d’expansion, la société se voit confrontée à des obstacles significatifs qui remettent en question son avenir dans ce territoire stratégique. Le recul de sa nouvelle usine et la perte de son distributeur phare, Liverpool, sont des éléments qui nuisent à ses ambitions de croissance dans un marché en pleine évolution.
Des ambitions contrariées par un contexte incertain
BYD avait prévu d’installer une usine au Mexique avec une capacité de production de 150 000 véhicules par an, créant ainsi près de 10 000 emplois. Cependant, le climat économique et le débat commercial entre les États-Unis et la Chine compliquent ces projets. Le gouvernement chinois a récemment différé l’approbation de cette fabrique, craignant que ses technologies avancées ne tombent entre de mauvaises mains, un enjeu crucial pour une entreprise qui compte parmi les leaders dans la production de véhicules électriques.
La perte d’un partenaire stratégique
La rupture de l’alliance entre BYD et Liverpool, après trois années de collaboration, envoie des ondes de choc à travers le secteur. Bien que les ventes de BYD aient augmenté, Liverpool a pris cette décision pour se concentrer sur ses activités clés, citant une volonté de maintenir des standards de qualité élevés. Cette séparation survient alors que les importations de véhicules chinois sont déjà soumises à une forte pression, le gouvernement américain ayant adopté des mesures protectionnistes qui fragilisent les accords commerciaux.
Le marché mexicain face à des défis grandissants
En 2024, BYD avait enregistré la vente de plus de 40 000 véhicules au Mexique, mais l’objectif de doubler ce volume en 2025 semble de plus en plus difficile à atteindre. La société espérait ouvrir 30 nouveaux points de vente, mais le ralentissement économique pourrait entraver ces objectifs. Les analystes de marché estiment que la fin de l’alliance avec Liverpool pourrait également toucher les parts de marché de BYD face à des marques établies telles que Toyota, Nissan, Volkswagen, et Ford, qui contrôlent une grande partie des ventes de véhicules au Mexique.
Les effets de la politique internationale sur l’automobile
Le gouvernement mexicain continue de faire face à la pression des politiques commerciales américaines, exacerbé par les tensions croissantes entre Washington et Pékin. Alors que la tendance des véhicules électriques prend de l’ampleur, marquée par une hausse de 36 % des ventes par rapport à l’année précédente, le futur de BYD dans le pays semble de plus en plus incertain. Des investissements futurs, si retardés, pourraient entraîner des retombées économiques majeures pour le secteur automobile local, particulièrement pour des entreprises comme Kia, Honda et Mazda qui font également face à des décisions stratégiques face à cette situation.
Alors que les entreprises continuent d’ajuster leur stratégie face à un environnement de plus en plus complexe, la réaction des investisseurs sera déterminante pour l’avenir de BYD. Jusqu’à présent, la société a su afficher des chiffres positifs sur son marché interne, mais le défi reste de taille pour s’adapter à un monde en pleine mutation.
