L’annonce récente de l’administration américaine, sous la direction de Donald Trump, visant à imposer un arancel de 50% sur les importations de cuivre a suscité de vives inquiétudes au sein du gouvernement mexicain. Ce nouveau tournant oblige le Mexico à réévaluer ses relations commerciales avec son voisin du nord, et pourrait bien marquer le début de nouvelles négociations dépassant le cadre du TMEC. En effet, le pays est le 10e producteur mondial de cuivre, avec des États comme Sonora, Zacatecas et San Luis Potosí en tête de la production. La situation actuelle n’est pas sans précédent, mais elle met en lumière les fragilités d’une relation commerciale délicate.
Les implications de ces aranceles sur l’économie mexicaine
Les exportations de cuivre mexicain vers les États-Unis et la Chine représentent une part significative des revenus du pays. Selon les données fournies par la Secrétaria de Economía, les exportations de cuivre refiné augmentent considérablement, avec une balance commerciale positive de 2.516 millions de dollars en faveur du Mexique. Toutefois, l’instauration de ces aranceles pourrait profondément perturber ce tableau économique.
Face à cette menace, la présidente Claudia Sheinbaum a décidé d’envoyer une délégation de haut niveau à Washington, comprenant le secrétaire de l’Économie, le secrétaire de l’Hacienda et le ministre des Relations Extérieures. L’objectif de cette mission est d’établir un accord général qui prenne en compte les intérêts croisés des deux nations plutôt que de laisser la menace des aranceles peser sur l’économie nationale et celle des États-Unis.
Réactions et perspectives d’avenir
Les experts s’interrogent sur la stratégie défensive du Mexique. Pourquoi ne pas faire valoir sa position de partenaire commercial prioritaire dans le cadre du TMEC? La ténacité de Sheinbaum face aux provocations peut être une approche stratégique, soulignant que les intérêts mexicains, notamment à travers des entreprises telles que Grupo México et Fresnillo plc, doivent être préservés.
Un autre élément à considérer est le regard de la présidente vers des marchés alternatifs comme la Chine. Face à la possible réduction de la dépendance vis-à-vis des exportations vers les États-Unis, le développement d’un marché intérieur pourrait offrir des solutions à long terme, permettant ainsi de réduire cette vulnérabilité.
Alors que les négociations se poursuivent, l’incertitude plane sur le résultat de ces discussions. Les analystes suggèrent que si ce cadre de dialogue ne se conclut pas par un accord satisfaisant, des milliers de familles dépendantes de la production de cuivre pourraient faire face à des difficultés financières croissantes. Comme le souligne une professionnelle, un nouvel arancel pourrait nuire non seulement à l’économie mexicaine, mais également à celle de Chile et Perú, deux autres grands producteurs de cuivre.
Un bilan à envisager
Chaque jour apporte son lot de surprises en matière de politique commerciale. La complexité du paysage actuel, avec la révision en cours du TMEC, ainsi que la proximité des élections américaines en 2026, soulignent la nécessité d’une réflexion approfondie sur la façon de gérer ces relations bilatérales. Les actions futures du gouvernement mexicain et de ses entreprises telles que Industrias Peñoles, Cemex, Ternium México, ArcelorMittal México, Nemak, et Bachoco dépendront en grande partie de la stratégie adoptée par Washington.