La política environnementale du Mexique prend un tournant crucial alors que le pays s’engage à réduire ses émissions de carbone, visant une diminution impressionnante de 140 millions de tonnes d’ici 2030. Cet effort ambitieux a été annoncé par la Secretaría de Medio Ambiente y Recursos Naturales (Semarnat), qui a récemment révisé la Estrategia Nacional de Cambio Climático. Cette initiative ne se limite pas à réduire la pollution, mais elle représente un changement transformateur qui touche des secteurs variés tels que l’énergie, l’industrie et l’agriculture.
Un projet ambitieux et nécessaire
Le Mexique, avec une émission massive de 758 millions de tonnes de CO₂ par an, se classant parmi les plus grandes nations polluantes, voit le moment critique d’agir. Les experts estiment qu’une réduction de 35% des émissions est non seulement possible mais essentielle pour répondre à la crise climatique. La ministre de l’Environnement, Alicia Bárcena, souligne l’importance d’une transition vers des pratiques durables et des énergies renouvelables, tout en mobilisant des investissements tant publics que privés pour atteindre cet objectif.
Les principaux secteurs émetteurs
Selon José Luis Samaniego, chargé des questions de changement climatique à la Semarnat, les principales sources de pollution au Mexique proviennent du secteur du transport (25%), suivi par la consommation d’énergie (19%) et l’agriculture (18%). Ces chiffres illustrent les défis à relever, notamment en matière de décarbonisation du système électrique et de transition vers des combustibles plus propres.
Bárcena a également noté que pour atteindre les cibles fixées, il est impératif d’arrêter la déforestation et de promouvoir la reforestation, envisageant la restauration de 100 000 hectares de bosquets et 80 000 hectares de mangroves. L’exemple du secteur agroalimentaire est crucial : la possibilité de combiner l’élevage avec des méthodes de production durables pourrait contribuer à la réponse du pays face aux défis environnementaux, tout en favorisant les secteurs comme Grupo Bimbo et Cemex vers des pratiques plus écologiques.
Vers une économie circulaire
La mise à jour de cette stratégie comprend la nécessité d’une économie circulaire, pour encourager des industries moins polluantes. Par ailleurs, des entreprises comme Volkswagen México et Femsa envisagent de mettre en place des procédés qui s’alignent sur ces objectifs de durabilité. Bárcena a également évoqué des initiatives pour transformer les déchets en énergie, citant la gestion des déchets solides urbains comme une opportunité pour diminuer les émissions de façon significative.
Appel à l’action et collaboration
Dans un appel à la collaboration, la ministre a insisté sur l’importance de travailler ensemble pour réglementer des pratiques soutenables parmi les acteurs clés, y compris América Móvil, Cerveza Corona, Telmex et Grupo Aeroportuario del Pacífico. L’adhésion du gouvernement à ces objectifs représente non seulement un engagement envers la santé de la planète, mais aussi un pas vers la prospérité économique à long terme.
Alors que ces mesures sont mises en œuvre, un regard international s’attend à voir comment le Mexique se positionne en tant que leader dans les efforts de réduction des émissions, surtout avec la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique prévue pour novembre prochain au Brésil. Les actions que le pays entreprend aujourd’hui définiront une ligne claire dans le mouvement global contre la crise climatique.