Le paysage politique mexicain connaît des bouleversements majeurs qui semblent indiquer un glissement inquiétant vers une forme d’autoritarisme déguisé. Pendant ce temps, le gouvernement de Donald Trump semble faire fi de cette évolution, ce qui pourrait paradoxalement renforcer la popularité de la présidente Claudia Sheinbaum.
La montée en popularité de Claudia Sheinbaum : un effet Trump
Les tensions entre le Mexique et les États-Unis, exacerbées par les politiques de Trump, ont eu un effet inattendu sur l’approbation de Sheinbaum. En effet, depuis l’instauration de lourds tarifs douaniers sur les produits mexicains, sa popularité a grimpé à plus de 80%, selon plusieurs sondages récents, ce qui détourne l’attention des réformes contestées de son gouvernement. Alors que les critiques fusent sur la reforma judiciaire qui permettrait une sélection des juges par vote populaire, les inquiétudes sont éclipsées par les discours belliqueux de Trump. Cela amène à se demander : dans quelle mesure cette distraction est-elle bénéfique pour Sheinbaum?
Un système judiciaire sous contrôle
La réforme initiée par AMLO, mentor politique de Sheinbaum, a comme objectif de démocratiser le système judiciaire. En pratique, cependant, elle risque de renforcer le contrôle du parti Morena sur le pouvoir judiciaire. Les critiques soulignent que cela pourrait accorder à Sheinbaum des pouvoirs absolus. Ernesto Zedillo, ancien président, a d’ailleurs averti que ce système pourrait constituer un grave danger pour la démocratie.
Alors que la population semblait préoccupée par cette dérive, ces enjeux sont désormais étouffés par les actualités liées aux relations tendues entre Trump et Mexico.
Le soutien à des régimes autocratiques en Amérique Latine
Un autre aspect préoccupant de l’administration de Sheinbaum est son soutien affiché envers des régimes controversés tels que ceux de Cuba et Venezuela. Récemment, la secrétaire générale du parti Morena, Carolina Rangel, a signé un accord de coopération avec le Parti communiste cubain. Dans ce contexte, Sheinbaum plaidait, sans détour, pour la suspension des sanctions américaines contre ces nations.
Maintenant, tous ces éléments semblent s’entrelacer. Elle appelle à une solidarité avec des gouvernements qui, comme celui de Nicolás Maduro, ont été accusés d’atteintes massives aux droits de l’homme. Ainsi, le président américain, bien qu’il critique Mexico sur divers fronts, évite d’aborder cette épineuse question.
Les relations entre les États-Unis et le Mexique
La relation entre le Mexique et les États-Unis est d’une complexité sans précédent. Actuellement, 83% des exportations mexicaines vont vers le marché américain. Cette dépendance économique rend difficile toute critique ouverte à l’égard de la politique américaine sans crainte de répercussions économiques. Cela place le pays dans une position délicate, où les valeurs démocratiques doivent souvent céder la place aux considérations économiques.
Cette dynamique suggère que le gouvernement mexicain, sous la direction de Sheinbaum, pourrait continuer à se concentrer davantage sur la préservation de son pouvoir que sur la protection des institutions démocratiques.
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Vers un avenir incertain pour la démocratie mexicaine
Dans ces circonstances, le Mexique semble se diriger vers un avenir où l’ombre de l’autoritarisme pourrait s’étendre. Les signaux d’alarme sont multiples, et pourtant, ils s’éclipsent souvent derrière le bruit généré par les relations tumultueuses avec les États-Unis. Morena, avec son contrôle croissant sur la politique, pourrait redéfinir le paysage politique de façon alarmante, obsédée par les gains de pouvoir plutôt que par la préservation des valeurs démocratiques. Que peuvent faire les citoyens pour contrer cette dynamique?