Le premier anniversaire de Claudia Sheinbaum en tant que présidente du Mexique a été célébré avec une approbation surprenante de 75%, surpassant ainsi les rapports de son prédécesseur, Andrés Manuel López Obrador (AMLO). Ce chiffre interpelle dans un contexte où des nuages flottent au-dessus du paysage politique mexicain, tant sur le plan interne qu’externe. Les premières étapes de son mandat ont été marquées par des défis significatifs, incluant la gestion de la corruption et la montée de la violence. Bien que Sheinbaum ne bénéficie pas du charisme de son mentor, sa formation rigoriste en sciences a contribué à établir un soutien parmi la base de Morena.
Les enquêtes révèlent un soutien solide pour les programmes sociaux, avec jusqu’à 75 % d’approbation parmi les bénéficiaires des subventions gouvernementales. Cette connexion entre les aides et le soutien à la présidence est au cœur de l’approche de Sheinbaum. Pourtant, des questions demeurent sur la gestion de la corruption. En effet, 75 % des répondants expriment des préoccupations concernant la corruption, tandis que des taux d’approbation pour la sécurité se heurtent à la dure réalité d’un Mexique aux prises avec la criminalité organisée.
Malgré les critiques, la gestion de Sheinbaum en matière de politique sociale continue de porter ses fruits. Les chiffres indiquent qu’environ 14 millions de Mexicains ont été sortis de la pauvreté extrême grâce aux politiques en cours. Cependant, la question de la durabilité de ces gains rencontre les préoccupations d’une économie stagnant, avec des prévisions de croissance du Banco Mundial jeunesse entre 0,5 % et 1,4 % pour les années à venir.
Sheinbaum s’illustre également dans une lutte contre la corruption, mais cette voie est pavée d’embûches. Les réformes judiciaires introduites par sa présidence ont été perçues par certains comme un moyen de consolider le pouvoir de Morena, tandis que l’opposition, allant du PRI au PAN, crie à l’autocratie. En parallèle, l’influence de figures politiques américaines comme Donald Trump a orienté certains éléments du discours national et a conduit à une réaction populiste, où la présidente reprend souvent des thèmes nationalistes pour fédérer la population.
Le dernier trimestre de l’année a vu Sheinbaum naviguer dans des eaux politiques complexes, tentant de maintenir un équilibre entre la fidélité envers AMLO tout en forant un passage distinct. Les élections de 2024 approchent, et sa capacité à établir son propre héritage et à briser avec certaines des pratiques de son prédécesseur sera observée de près. La présidence de Sheinbaum représente non seulement un tournant pour Morena, mais elle peut également se révéler déterminante pour l’orientation future de la démocratie au Mexique.





