La crisis económica qui frappe les «arbolitos», ces vendeurs informels de dollars à Buenos Aires, illustre la réalité d’un marché en pleine mutation. Avec l’élimination du cepo sur le dollar, le paysage de la compraventa change radicalement, entraînant un profond désarroi parmi ces commerçants. Dans les rues de la capitale, les cris de «cambio, cambio» résonnent de moins en moins, alors que les touristes se font rares. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une baisse de 25,4% des visites de touristes dans la ville sur les premiers mois de l’année 2025, laissant de nombreux commerces aux abois.
Un marché paralysé par la baisse du tourisme
La tendance n’est pas à l’amélioration, au contraire. Les «arbolitos», concentrés principalement à la jonction de Florida et Lavalle, témoignent d’une chute drastique de la demande. Les restrictions cambiarias ont compliqué leur situation, car les turistas étrangers, qui étaient leur principale clientèle, se font de plus en plus discrets. En fait, la concurrence du marché officiel, où les pesos peuvent être échangés sans commission abusive, joue contre eux.
La vie des arbolitos face à l’inflation et à la réglementation
Les anecdotes de ces marchands révèlent une réalité alarmante. Walter, un vendeur de 76 ans, partage son désespoir : «Il n’y a pas de clients comme avant». En effet, lorsqu’il a commencé sa carrière, des foules de turistas brésiliens affluaient pour profiter de la différence de prix du dólar blue. Aujourd’hui, c’est tout le contraire et le nombre de ventes a chuté à un niveau inimaginable.
Les conséquences de la fluctuation du marché parallèle
En seulement quelques mois, les arbolitos voient leur revenu s’effondrer. Auparavant, avec un taux à 500 pesos, il était possible de réaliser jusqu’à un million de pesos mensuels. Maintenant, ceux qui persistent à vendre sur le marché parallèle gagnent à peine 500 000 pesos. La désillusion est palpable et de nombreux individus, comme Domingo, se voient contraints de trouver des revenus supplémentaires dans d’autres secteurs.
Les défis à relever pour l’avenir
Le panorama ne s’améliore pas. Les maisons de change, souvent la cible de contrôles gouvernementaux, ne se prononcent guère. Pour les cambistes, la transition vers un modèle plus traditionnel semble inéluctable. De nombreux commerçants envisagent même de se reconvertir, face à une inflation galopante et une compraventa devenue presque impossible. La question persiste : que deviendront les «arbolitos» dans un marché qui se refuse à les soutenir ?
Les récents records de bénéfices réalisés par des secteurs alternatifs, comme la vente de métaux précieux, montrent une volonté d’adaptation. Les arbolitos doivent réaliser qu’en cette période de crise, il n’y a aucune certitude et les bouleversements économiques exigent une flexibilité qui pourrait les conduire vers de nouveaux horizons.